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Photo du rédacteurBonneuil en Mémoires

Cantonnés à Bonneuil : 1915

Dernière mise à jour : 9 nov. 2018


Affecté à la défense du Camp Retranché de Paris, le 3ème Bataillon du 106ème Régiment d’Infanterie Territoriale fait une halte à Bonneuil les 22 et 23 mars 1915.


Ce bataillon, qui cantonnait dans le secteur sud du Camp Retranché, reçoit l’ordre de rejoindre le reste de son Régiment basé à Roissy-en-Brie et aux Friches en Seine-et-Marne. Le trajet est effectué à pied. Regroupé à Antony le 21 mars, il passe la nuit du 22 au 23 mars 1915 à Bonneuil.

Son effectif n’est pas connu, mais un bataillon est constitué de quatre compagnies de deux-cent hommes, encadrées chacune par trois officiers, soit  à peu près huit-cent-dix hommes. L’équivalent de la population de Bonneuil après le départ des mobilisés.

Les hommes passent la nuit dans les écoles communales et les officiers sont logés chez des particuliers. Le séjour fut bref mais nous avons le témoignage de leur passage.

Aux environs du 8 avril 1915, des éléments du 26ème Bataillon de Chasseurs à Pied qui est cantonné au Camp de Saint-Maur dans le Bois de Vincennes passe également la nuit à Bonneuil dans le Champ de Marolles.


A partir du mois de mai 1915, Bonneuil accueille régulièrement des unités d’artillerie.


Le 9 mai, la 73ème Batterie du 59ème Régiment d’Artillerie, qui était installée à Créteil depuis le 23 août 1914, s’installe à Bonneuil. Son effectif est fluctuant. Trois-cent-vingt-huit hommes le 9 mai. Trois-cent-trente-deux le 18 mai. Deux-cent-soixante-deux le 11 juin. 

En plus des hommes, le cantonnement comprend également quatre-vingt-seize chevaux.

Les hommes et les chevaux sont logés dans différents locaux disponibles dans le village.

Afin de pouvoir répondre aux réquisitions de l’Armée, le Maire tient un registre des locaux disponibles pour le logement des troupes.

Un état des lieux est réalisé le jour de l’arrivée et le jour du départ de l’unité. Cet état des lieux est réalisé par le propriétaire, le Maire et un responsable de l’unité qui occupe les lieux.

Un état récapitulatif destiné à l’indemnisation du propriétaire est dressé en fin d’occupation.

Le plus souvent en présence de chevaux, et à la demande des propriétaires, les occupants laissent le fumier en paiement.

Une fois l’installation terminée, les hommes profitent de leur temps libre pour donner des nouvelles à leurs proches.

La 73ème Batterie du 59ème Régiment d’Artillerie quitte Bonneuil le 11 juin 1915.

Deux batteries du 4ème Régiment d’Artillerie Lourde, les 53ème et 54ème, lui succèdent.


Elles stationnent à Bonneuil du 12 juin au 16 août 1915.

Le 4ème Régiment d’Artillerie Lourde, est le premier régiment à avoir été doté de canons de 120 Long adaptés pour la traction automobile.

Ces canons permettent de tirer, selon les aménagements réalisés, des obus de vingt kilos à une distance de onze à douze kilomètres environs.

A son arrivée, la 53ème Batterie a un effectif de cent-vingt hommes encadrés par cinq officiers, et la 54ème Batterie est composé de cent dix hommes encadrés par trois officiers. 

Un mois plus tard, le 12 juillet, la 53ème Batterie compte neuf officiers et cent-quatre-vingt dix hommes, et la 54ème Batterie quatre officiers et cent-quarante-cinq hommes.

Les hommes sont principalement logés rue de l’Eglise et rue Dautier, alors que les officiers bénéficient de logements individuels : au château du Rancy, au presbytère, à la Mairie, aux Ecoles, et chez des particuliers.


Les logements des soldats de la 53è Batterie cantonnés à Bonneuil-sur-Marne en 1915

Pendant leur séjour à Bonneuil, les unités connaissent les mêmes activités : installation du cantonnement, accueil des nouveaux arrivants, réception du matériel, instruction, exercices … et les dernières permissions au pays avant le départ pour le front.



Les Batteries du 4ème R.A.L. quittent Bonneuil pour la Champagne et le front le 16 août 1915.


Formée à Vincennes le 13 août 1915, la 32ème Batterie de 75/T du 13ème Régiment d’Artillerie de Campagne, arrive à Bonneuil le 1er septembre 1915.


Cette batterie dispose de canons de 75, modèle 1897, adaptés pour le transport automobile.

Ses canons ne sont pas tractés, mais transportés sur des camions automobiles, l’objectif étant de s’affranchir des contraintes de la traction hyppomobile.

Lors de son passage à Bonneuil, la 32ème batterie utilise des camions américains à quatre roues motrices Jeffery. 


La 32ème Batterie de 75/T du 13ème Régiment d’Artillerie de Campagne, arrive à Bonneuil le 1er septembre 1915

La Batterie quitte Bonneuil le 19 septembre pour Coulommiers, mais elle doit auparavent présenter son nouveau matériel au Général Joffre qui souhaite se rendre compte du nouveau matériel utilisé par cette unité.

Elle prend donc la route à 4h30 pour Chantilly. Elle évolue avec succès et reçoit les vœux de bonne chance du Généralissime, avant de reprendre la route. Elle arrive à Coulommiers le même jour à 18h45 après un périple de cent-cinquante kilomètres et de plus de quatorze heures.

Assez rapidemment, les camions Jeffery seront remplacés par des camions français Latil qui s’avèrent être plus adaptés aux conditions rencontrées sur le front.

Par la suite on utilise le terme d’artillerie portée pour ce type d’unité. 


En septembre 2015, des éléments du 3ème Bataillon du 237ème Régiment d’Infanterie Territoriale stationnent à leur tour à Bonneuil du 28 au 29 septembre 1915.


Créée le 1er septembre 1915, cette unité est affectée pendant tout le conflit au Camp Retranché de Paris et elle assure la défense de plusieurs forts de la banlieue sud : Issy, Vanves, Chatillon, Bicêtre, Les Hautes Bruyères, Montrouge.

Les hommes qui séjournent à Bonneuil appartiennent à la 10ème Compagnie qui est casernée au Fort de Bicêtre.

Selon le Journal des Marches et Opérations complété par son Etat-Major, le 83ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteur est officiellement créé le 13 octobre 1915, avec une date d’effet au 1ernovembre 1915.

Cependant le dépôt dudit régiment est installé depuis le 15 septembre 1915 à Créteil, à l’emplacement de l’Hopital Henri Mondor, sous le commandement du Chef d'Escadron Redier.

Le régiment se constitue en intégrant des batteries en provenance de différents régiments : 2ème Régiment d’Artillerie Lourde, 1er, 6ème, 8ème et 11ème Régiment d’Artillerie à Pied, etc.


Pendant deux ans des éléments du 83ème R.A.L.T. sont régulièrement présents à Bonneuil.


Ce régiment a alimenté en personnel environ cinquante unités de toute nature: batteries de tir, sections de réparations, sections de transports, sections de camions, batteries d'instruction, ...

Les premiers éléments du 83ème R.A.L.T. cantonnés à Bonneuil appartiennent aux 29ème et 42èmeBatterie. 

Dès le 19 septembre 1915, trois-cent-quatre-vingt-huit hommes et vingt chevaux s’installent à Bonneuil.

Les sous-officiers et les hommes de troupe des deux batteries sont logés dans les locaux disponibles : écoles, fermes, stand de tir, etc.

Les officiers sont logés individuellement au château, au presbytère, à la Mairie, aux Ecoles, et chez des particuliers. La cantine est installée dans la cour de la Ferme de Bonneuil. 


La cantine du 83ème R.A.L.T. est installée dans la cour de la Ferme de Bonneuil.

Plusieurs batteries du 11ème Régiment d’Artillerie à Pied arrivent successivement à Bonneuil en octobre 1915.

Dans le cadre de la réorganisation de l’artillerie lourde, elles sont amenées à constituer de nouvelle unités.

La 15ème Batterie Territoriale arrive le 1er octobre 1915. Elle est composée de deux-cent-quatre-vingt-huit hommes encadrés par deux sous-officiers et trois officiers.

Elle est dissoute le 5 octobre et rattachée au 4ème Groupe de 100 TR du 83ème R.A.L.T.

Elle quitte Bonneuil le 9 octobre 1915 pour rejoindre Créteil où la nouvelle unité est formée, et le même jour elle rejoint Versailles.

La 9ème Batterie Territoriale arrive également à Bonneuil le 1er octobre 1915.

Elle est composée de trois-cent-soixante-quinze hommes encadrés par dix-neuf sous-officiers et quatre officiers. Les hommes sont logés dans le Ferme de Bonneuil et dans l’ancien stand de tir.

Le 14 octobre, cette unité est dissoute et versée au 5ème Groupe de 155 Court du 83ème R.A.L.T.

La 16ème Batterie Territoriale arrive à Bonneuil les 7 et 8 octobre 1915, en provenance d’Epinal.

Affectée au Dépôt du 83ème R.A.L.T. elle est cantonnée sur Bonneuil et Créteil. Elle est présente à Bonneuil en prévision de la création du 5ème groupe du 84ème R.A.L.T. qui est effective à compter du 1er novembre 1915.



Forte de cent-quatre-vingt hommes à son arrivée à Bonneuil le 7 octobre, elle compte trois-cents hommes le 9 octobre, puis trois-cent-quatre-vingt-deux hommes le 24 octobre.

Les journées sont consacrées à l’instruction et aux marches.


Le 14 octobre 1915, les 9ème et 10ème Batteries du 83ème Régiment d’Artillerie Lourde, arrivent à Bonneuil.


La 9ème Batterie est composée de cent-soixante-treize hommes encadrés par dix-sept sous-officiers et six officiers.

En raison du nombre de militaires déjà stationnés dans le village, les disponibilités manquent et des hommes sont logés dans deux cafés. 

La 10ème Batterie compte cent-vingt-huit hommes encadrés par dix sous-officiers et un officier. 

Ils sont logés dans le village et au Petit-Bonneuil.

Ces batteries sont destinées à être dissoutes et à intégrer le 7ème Groupe de 155 Court du 82èmeRégiment d’Artillerie Lourde à Tracteur.

Le 82ème R.A.L.T. est créé, sous le commandement du colonel Stahl, le 1er novembre 1915.

Il est constitué à partir d’éléments des 2ème et 4ème R.A.L., du 10ème R.A.P. et du 83ème R.A.L.T. Equipées de canons de 155 court, les 9ème et 10ème Batteries du 83ème R.A.L.T. deviennent les 13ème et 14ème Batteries du 82ème R.A.L.T. dont elles constituent le 7ème Groupe.

Elles quittent Bonneuil le 24 novembre 1915 pour la région de Vitry-le-François où est regroupé le 82ème R.A.L.T.


Le 84ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs, est également créé le 1er novembre 1915. Le 5ème Groupe du 84ème R.A.L.T. est constitué à Bonneuil à partir des éléments de la 16ème Batterie Territoriale du 11ème Régiment d’Artillerie à Pied.

Le groupe est officiellement composé d’un Etat-Major, des 9ème et 10ème batteries de 155 Long à Tracteur et d’une Section de munition.

Cependant si l’Etat-Major, la 10ème Batterie, et la Section de munition sont à Bonneuil, la 9ème Batterie est déjà sur le front. 

L’Etat-Major est constitué de cinq officiers et de quarante-sept hommes, la 10ème Batterie compte cent-seize hommes encadrés par deux officiers et la section de munition est forte de deux-cent-quinze hommes et sous-officiers encadrés par deux officiers.

Dès le 2 novembre, cent-six hommes de la section de munitions sont envoyés au dépôt du régiment à Lyon. Deux officiers, sept sous-officiers, et quatre-vingt-neuf hommes restent à Bonneuil.

Les hommes de la batterie sont logés au Château du Rancy et dans la bergerie. Leurs officiers sont logés chez des particuliers. Les hommes de la section de munitions sont logés dans la bergerie et au Petit-Bonneuil.



Leurs officiers sont logés au Petit-Bonneuil.

La Batterie dispose de canons de 155 Long suspendus, et de tracteurs automobiles Latil. 

La constitution des différentes unités est semblable à un puzzle.

Les officiers et le personnel des batteries ont issus de régiments d’atillerie, le personnel chargé des véhicules automobiles est issu du Dépôt de Matériel Automobile et de Personnel de Boulogne.

En raison de l’utilisation de véhicules de tractage automobiles il est nécessaire de former les artilleurs au remorquage alors que les exercices de tir se limitent souvent à une journée.

Du 1er au 27 novembre les hommes de l’ensemble des batteries se familiarisent avec le nouveau matériel qui équipe l’unité : canons, tracteurs, téléphone. Du 22 au 24 novembre, la 10ème Batterie se rend à Fontainebleau, afin d’effectuer des exercices de tir.

Le 5ème Groupe quitte Bonneuil le 28 novembre 1915, pour Rosny-sous-Bois où il prend le train pour Toul, et le front.

Le 1er décembre 1915, la 1ère Batterie du 83ème R.A.L.T est regroupée à Bonneuil en prévision de la création du 1er Groupe. Son effectif est issu des 1ère et 2ème Batterie du 81ème RA.L.

Le Groupe, qui est équipée de canons de 120 long, est alors commandée par un Capitaine qui a sous ses ordres un officier et soixante-neuf hommes dont cinquante-neuf canonniers et chauffeurs. L’effectif est complété les 5 et 9 décembre 1915. 

La section de munition est constituée à Bonneuil le 9 décembre 1915.

Les hommes sont logés dans la Ferme de Bonneuil, la Ferme du Rancy et dans la Bergerie. Les officiers sont logés chez un particulier, rue de l’église.

Le 10 décembre l’unité est composé d’un Etat-major de six officiers et sous-officiers et de vingt-six hommes et d’une batterie composée de trois officiers et sous-officiers et de quatre-vingt-dix hommes dont soixante-douze canonniers et chauffeurs.

La 2nde Batterie est également présente à Bonneuil mais sa date de constitution n’est pas connue. Sans doute le 22 décembre. 

Au gré des arrivées, l’effectif se constitue. Une cinquantaine d’hommes pour l’Etat-major, une centaine d’hommes pour chaque batterie et autant pour la section de munition.

Le 1er groupe du 83ème R.A.L.T. quitte Bonneuil le 14 janvier 1916 pour la gare de Rosny-sous-Bois où il prend le train pour Longueau et son nouveau cantonnement à Blangy-Tronville dans la Somme.



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